Archives de Catégorie: Education thérapeutique

Bougez, c’est la santé

Pratiquer une activité physique régulière, est essentiel pour rester en forme, dans la population en général, mais également pour les personnes dialysées et greffées. La lutte contre la sédentarité est  considérée aujourd’hui, comme un enjeu de santé publique.

Les soignants de dialyse en font-ils une priorité dans les soins éducatifs ?

Nous, soignants de dialyse, pouvons-nous sensibiliser toutes personnes en soin et les inciter à se mobiliser ? Ce sujet pourrait-il être davantage abordé en hémodialyse ? Vu la régularité et la durée de nos rencontres (12heures / semaine).

Nous pouvons bouger, sans pour autant être sportif. Repensons à notre vie quotidienne et comment inclure des exercices physiques. Que faisons-nous déjà ? Est-ce que nous pourrions faire plus ? Fixons nous un petit challenge : ce qui importe c’est la régularité, démarrons en douceur et augmentons progressivement si cela nous va ! Y-a-t-il un podomètre sur notre Smartphone ?…  Et nous pouvons en parler !

roxhi.free.fr

Quelles  activités physiques ?

Afin d’avoir une bonne santé, il est sain de pratiquer une activité physique quotidienne.

Le Programme National Nutrition Santé (PNNS) en France recommande :

  • 30 mn de marche rapide/jour pour les adultes,
  • au moins l’équivalent d’1 heure pour les enfants et les adolescents.

La marche rapide est un rythme plus soutenu que celui de la promenade. L’allure équivaut à une vitesse de 4 à 6 km/h.

Les recommandations de l’OMS :

  • de 5 à 17 ans au moins 60 mn par jour d’activité physique d’intensité modérée à soutenue (jeu, sport, déplacement, tâches quotidiennes, éducation physique)
  • de 18 à 64 ans : au moins 150 mn par semaine d’activité d’endurance d’intensité modérée ou au moins 75 mn d’activité d’endurance d’intensité soutenue.
  • A partir de 65 ans et plus : 150 mn par semaine d’activité d’endurance modérée. Ces activités englobent les loisirs, les déplacements, les tâches ménagères, les sports ou l’exercice planifié.

Les personnes dialysées peuvent être assimilées  à la population d’âge mur,  du fait de la grande fatigue ressentie.

Il existe de multiples manières de se dépenser, autre que le sport. L’activité physique inclut aussi les tâches domestiques (faire le ménage, le jardinage et d’autres loisirs).

Notre vie quotidienne nous offre souvent la possibilité de bouger plus. Pourquoi ne pas marcher pour se rendre au travail, ou à sa séance de dialyse ? Privilégions les escaliers à l’ascenseur, en commençant progressivement en débutant par un étage par exemple. Accompagnons les enfants ou petits enfants à l’école, ou pour leurs loisirs. Profitons de l’été pour augmenter notre temps de promenade.

 

Quels sont les bénéfices ?

Les bénéfices sont nombreux. Pratiquer régulièrement une activité physique permet de :

  • diminuer la fatigue, plus on bouge plus on augmente la résistance à l’effort.
  • entretenir et développer la force musculaire, la souplesse, l’équilibre, la coordination des mouvements et le tonus.
  • améliorer l’état nutritionnel, en permettant une meilleure transformation des sucres, graisses et protéines. Diminuer l’insulinorésistance, ainsi les risques de diabète de type 2. Nous utilisons nos réserves énergétiques et nous limitons notre prise de poids.
  • augmenter son capital osseux, participant à la croissance des enfants et au bon vieillissement des adultes (diminue l’ostéoporose).
  • booster notre moral, afin de mieux supporter le stress et les contrariétés. Diminuer l’anxiété et la dépression.
  • favoriser la qualité du sommeil, on s’endort plus vite, on se réveille moins souvent et on augmente la durée du sommeil.
  • améliorer le fonctionnement du cœur et des poumons.

Il n’est jamais trop tard pour commencer, mais quelques précautions sont recommandées :

  • avant 50 ans : il n’y a pas de contre-indication, mais vous pouvez en parler à votre médecin.
  • après 50 ans : un bilan médical est conseillé avant de débuter un sport.
  • après 70 ans : un bilan médical s’impose. C’est possible également et les bienfaits sont vérifiés.

L’Activité Physique Adaptée (APA)  permet aux personnes âgées ou en difficulté, d’être pris en soin par un professionnel pour pratiquer une activité de type sportif. Il est possible de demander à votre néphrologue une prescription pour des séances de physiothérapie, pour vous encourager à commencer.

Aux Hôpitaux Universitaires de Genève (HUG), il existe un programme de ré-entrainement à l’effort post-greffe, proposé systématiquement à tous les patients transplantés. Cette rééducation est prescrite par la Doctoresse HADAYA et sous la surveillance de 2 physiothérapeutes. Ceci fera l’objet d’un prochain article.

Sources :

www.mangerbouger.fr

www.amelisante.fr

www.who.int/fr/

www.irbms.com

roxhi.free.fr

http://www.servir.caef.net

 

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Vaincre le surpoids en dialyse: témoignage de Mme S.

Madame S est née en Equateur en 1964. Elle se souvient, qu’adolescente elle était mince. Elle se rappelle aussi qu’à cette époque, elle plaignait les gens obèses qu’elle croisait.

Après la naissance de sa première fille, elle n’a pas réussi à perdre du poids et elle faisait déjà 90 kg. Puis son poids a toujours monté… Elle a eu encore 2 autres enfants.  Elle s’est laissée dépasser par la situation, s’est découragée.

Capture Mme Segura

Mme S. Avant….

 

Quand elle est arrivée à Genève en 2003, elle pesait 112 kg. Elle était très triste et fatiguée. Une amie l’a accueillie. Malgré sa fatigue, elle garde des enfants pour gagner un peu d’argent puis elle a pu obtenir un studio. Elle est fière car son travail est légal et déclaré.

Mme S souffrait d’une hypertension sévère et elle a commencé l’hémodialyse en 2008 aux Hôpitaux Universitaires de Genève (HUG)

 

Madame S est dialysée par une fistule artério veineuse au bras gauche. Les dialyses se passent bien mais sa souffrance psychologique est très forte. En 2011, elle pèse  145 kg.

La greffe rénale est impossible à cause de son obésité. On lui propose une intervention (chirurgie bariatrique) qui consiste à faire un by-pass au niveau de l’estomac pour limiter l’ingestion d’aliments. Voir le schéma explicatif ci dessous:

tof bypass

Exemple de chirurgie possible. Image: bypass-nanaw27.skyrock.com

C’est une intervention très importante et madame S la refuse. Elle a peur de l’opération et elle dit que c’est à ce moment là qu’elle prend la décision très ferme de perdre du poids toute seule. Elle commence des séances de natation à Beauséjour, centre de réadaptation des HUG. Adolescente, elle nageait très bien, et malgré la fatigue, l’essoufflement, elle teint bon. Le regard des autres la rend triste, mais elle dépasse ce sentiment et continue. En 2012, elle arrive au centre de dialyse de MV Santé à Champel à Genève. Déterminée à perdre beaucoup de poids, elle est accueillie par le Dr Marangon, néphrologue responsable et son équipe infirmière.

Qu’est-ce que la patiente entreprend ?

  • Les séances de piscine en réadaptation à Beauséjour sont terminées et elle décide d’aller à la piscine chaque jour. Piscine des Vernets ou piscine de Varambé à Genève, selon l’endroit où elle travaille. Elle est à la piscine à 7 heures du matin, 6 jours sur 7. Elle nage 45 mn à 1 heure. Ensuite, elle prend son travail de garde d’enfants dès 9 heures, et trois jours par semaine elle va en dialyse de 14h 30 à 19h.
  • Elle est très encouragée par ses amis et sa « patronne » ce qui l’incite à diminuer d’elle-même les aliments gras et sucrés. Elle mange beaucoup de poisson et limite les quantités. Elle n’a jamais voulu d’aide d’un psychologue, ni de médicaments « coupe-faim ».
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Mme S en dialyse en 2016 à MVSanté

Mme S. Après…..

Le Dr Marangon et son équipe de dialyse sont un soutien très important, et Mme S est fière car le poids descend… Elle perd près de 50 kg en 3 ans !!
Avant, elle avait beaucoup de douleurs aux pieds, aux genoux et au dos. Maintenant dit-elle : « Plus de douleurs! ». A ce jour son poids reste autour de 100 kg, malgré ses efforts, mais elle s’est bien musclée et la masse musculaire est plus lourde sur la balance que la masse grasse. Elle continue de nager chaque jour, sauf le dimanche.

Ses projets: 

Elle n’a toujours pas envie pour le moment d’être greffée, il y a encore quelques kilos à perdre…Et elle a toujours très peur de l’opération.  Les hémodialyses se passent bien. Madame S se dit heureuse, elle a changé toute sa garde-robe. Elle voudrait retourner en vacances 1 mois en Equateur pour voir ses 3 enfants qu’elle n’a pas vus depuis 2003 et un petit fils qu’elle n’a jamais rencontré.

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Sur cette photo, une partie des infirmières et infirmiers du centre de dialyse MV Santé, qui ont soutenu Madame S.

Madame S a accepté de faire ce témoignage pour encourager les personnes qui ont beaucoup de poids à perdre. Nous ne pouvons que la féliciter. 

 

 

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Le sel, le sodium, quelle différence ?

Sylvain Ho est diététicien aux Hôpitaux Universitaires de Genève (HUG). Il est spécialisé dans la prise en charge des patients en insuffisance rénale. Il nous livre dans cet article un moyen de lire la teneur en sel sur les étiquettes des valeurs nutritionnelles qui sont sur les emballages des aliments que nous achetons. Pour les personnes qui doivent surveiller leur consommation de sel, cela peut être intéressant.

« Savez-vous que vous pouvez observer la quantité de sel contenue dans les aliments que vous achetez dans le commerce à travers l’étiquetage ? Tout d’abord, il faut savoir que le sel est constitué de sodium (Na) et de chlore (Cl). Pour 1 g de sel, nous retrouvons donc 400mg de Na et 600 mg de Cl.

Prenons un exemple d’étiquette des valeurs nutritionnelles sur un emballage d’aliment :

Capture sel ou sodium

Sur cette étiquette, pour 100g d’aliment, il est indiqué que celui-ci contient 0.47 g de sodium. Mais cela n’est pas équivalent à la quantité de sel ! Pour que ce soit équivalent, il faut multiplier la quantité de sodium par 2.5, ce qui nous donne :

0.47 g sodium X 2.5 = 1.2 g de sel!  Donc, si vous mangez 8 biscuits de cette boîte, vous consommez 1.2 g de sel.

Il faut donc être attentif à ce qui est indiqué sur l’emballage tout en sachant faire la différence entre le sel et le sodium.

A noter que parfois les industriels indiquent également la teneur en sel par portion, en plus de la valeur pour 100g.

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Ici les valeurs nutritionnelles de ce potage lyophilisé: les valeurs sont données pour 100gr, mais le poids est de 66gr pour 4 bols de soupe, donc le sel contenu dans une portion (un bol) est de plus de 2g de sel ! Donc très salé

 

 

DSC03939

Ici les valeurs sur une boite d’épinards surgelés cuisinés à la crème. Un peu plus d’un gramme de sel par portion. Donc préférer les épinards surgelés nature et rajouter soi-même un peu de beurre ou de crème.

 

Le but n’est pas de lire tous les emballages, mais que vous ayez les outils nécessaires pour décrypter les aliments que vous consommez le plus souvent.

Pour vous aider à calculer plus facilement la teneur en sel de certains aliments (car la teneur en sel ou sodium n’est pas indiquée sur tous les emballages), voici un lien qui vous mènera à une table gratuite sur internet : http://www.moins-de-sel.fr/

Ceci, je l’espère, vous permettra de sélectionner les aliments moins riches en sel.

Nous consommons en moyenne 10 g de sel par jour en Suisse, alors que nos besoins sont d’environ 3 g par jour ? Pour être un peu moins strict, l’organisation mondiale de la santé (OMS) recommande un apport en sel inférieur à 5 g par jour.

Lire aussi: article « sel et insuffisance rénale » du 24 octobre 2014, écrit également par Sylvain Ho

Sel et insuffisance rénale

 

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Croustillant de crevettes

 

Capture croustillant de crevettes

Croustillants de crevettes. Photo HUG

En cas d’insuffisance rénale chronique (IRC), le phosphore est augmenté et le calcium diminué, ce qui à long terme, est néfaste pour les os, le cœur et les vaisseaux. L’hémodialyse et le traitement médicamenteux contribuent à réduire le taux de phosphore.cœur et les vaisseaux.  La diététicienne Dominique Ponard et le Dr Zina Fumeaux, toutes les deux expertes en diététique lors de l’IRC  vous conseillent de diminuer votre apport en phosphore.  Il faut choisir des aliments pauvres en phosphore sans supprimer les viandes et les poissons qui en contiennent, car ils sont sources de protéines indispensables. Voilà une bonne recette  qui va apporter peu de phosphore (pour 6 grosses crevettes par personnes)

Ingrédients pour 4 personnes:

  • 24 grosses crevettes
  • 4 feuilles de brick
  • Huile d’olive, ail, poivre, ciboulette, estragon
  • 2 échalotes hachées
  • 2 dl de crème liquide
  • 2 dl de vin Chardonnay
  • 1 dl de fumet de poisson

Préparation:

Préchauffer le four à 220°. Poêler les crevettes à l’huile d’olive avec l’ail, l’estragon et le poivre. Huiler un peu les feuilles de brick, mettre 6 crevettes au milieu et refermer en aumônière avec 2 brins de ciboulette. Poser sur une plaque. Mettre au four environ 10 minutes et surveiller la cuisson. Pendant ce temps, dans la même poêle, faire réduire les échalotes et le Chardonnay de moitié. Ajouter la crème et le fumet de poisson, faire encore réduire un peu. Ajouter le poivre, la ciboulette et l’estragon. Inutile de saler ce sera très parfumé. Dresser les aumônières au milieu des assiettes avec un cordon de sauce. Plat à servir très chaud, en entrée.

Evaluation nutritionnelle par portion

  • Potassium 67 mg ( maximum 2500 mg autorisé par jour)
  • Phosphore 36 mg ( maximum 1000 mg autorisé par jour)
  • Sodium 29 mg (maximum 2500 mg autorisé par jour)
  • Calories 113
  • Protéines 3 gr
  • Lipides 8 gr
  • Glucides 4 gr

Sources: Calendrier 2008, conçu et réalisé par Louise Parent, infirmière de dialyse aux HUG. Experts: Dominique Ponard diététicienne, Dr Zina Fumeaux néphrologue, Céliane Héliot infirmière antenne Qualité des soins des HUG, Christophe Mauduit pour ses recettes, Philippe Lyonnet cuisinier et l’équipe du service de restauration des HUG

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les hypoglycémies

Notre précédent article traitait du « Rein, diabète et les pieds ». Les patients diabétiques étant de plus en plus nombreux en dialyse,  la prévention des complications cardiovasculaires et la prévention des plaies de pieds doivent être prises en charge très sérieusement par les équipes soignantes en dialyse. Le patient lui-même, bien informé, est un véritable partenaire. Le sujet des hypoglycémies  peut être déclaré secondaire, néanmoins elles sont très désagréables pour le patient et elles peuvent avoir des conséquences  immédiates, donc il est indispensable que les personnes diabétiques en connaissent la prévention, les symptômes, les attitudes à avoir et les traitements.

L’hypoglycémie est un manque de sucre dans le sang caractérisée par une glycémie inférieure à 4 mmol/l et/ou la présence de symptômes. Pour certaines personnes cette limite peut être individualisée en accord avec le médecin.

Les conséquences graves de l’hypoglycémie sont: la perte de connaissance, le coma, des chutes, des accidents, des fractures, AVC, infarctus….il est important de traiter immédiatement toute hypoglycémie afin de remonter rapidement la glycémie.

Les symptômes sont:

Capture la faim  Capture tr de la vision  Capture la paleur

Capture maux de tête  Capture tremblements  Capture fatigue

Capture vertige         Capture tr comportement     Capture transpiration

Attention, tous ces symptômes ne sont pas toujours présents, les patients diabétiques ne doivent pas « les attendre » pour faire leur glycémie.

LE TRAITEMENT DE L’HYPOGLYCEMIE EST UNE URGENCE: Que faire ?

  1. Stoppez toute activité
  2. Si possible contrôlez votre glycémie
  3. Prenez 15 gr de sucres rapides même si l’hypoglycémie survient juste avant le repas
  4. Reposez-vous et recontrôler la glycémie 15 mn plus tard. Si elle est toujours inférieure à 4 mmol/l reprenez 15 gr de sucre rapides
  5. Si après 2 ou 3 corrections la glycémie est toujours inférieure à 4 mmol/l téléphonez à votre médecin ou faites-vous conduire aux Urgences les plus proches. Ne prenez pas le volant vous-même.
  6. Dès que la glycémie est supérieure à 4 mmol/l, prenez une collation ou votre repas si C’est l’heure.

Exemples de 15 gr de sucres rapides:

  • 4 morceaux de sucre
  • 4 sucres de raisin
  • 2 cuillères à café de miel ou de confiture
  • 3 sachets de sucre dilués dans 1 dl d’eau tiède
  • 1 dl à 1,5 dl de Coca non light ou de jus de fruit
  • 2 cuillères à soupe de sirop pur
  • ATTENTION: jamais de produits light

Prévention des hypoglycémies: Ayez toujours du sucre sur vous ( dans les poches, au bureau, dans la voiture, sur la table de nuit…. Respectez un horaire pour vos repas et collations. Lors de la consommation d’alcool, consommez des glucides (pain, biscuits). Ajoutez une collation avant et après un exercice physique inhabituel. Informez votre entourage privé et professionnel du risque d’hypoglycémie.

Dans le doute concernant les symptômes d’hyper ou d’hypoglycémie, il convient d’agir comme il s’agissait d’une hypoglycémie. Il n’est pas dangereux de prendre du sucre même si l’hypoglycémie n’est pas vérifiée.

Dans certains cas de diabète un traitement des hypoglycémies  par Glucagon peut-être conseillé, mais il faut en parler et demander à votre médecin. Le glucagon sert à faire monter la glycémie. L’injection de glucagon doit être faite en cas d’hypoglycémie grave (perte de conscience, convulsions, impossibilité de faire absorber du sucre par la bouche.) L’injection est faite par les parents ou une personne de l’entourage.

Sources:

Cet article a été rédigé grâce au dépliant « Hypoglycémie, des conseils pour prendre en charge votre diabète » élaboré par Heike Labud et Noémie Marcoz, validé par les Drs Charly Bulliard et Juan Ruiz en 2015

Les illustrations sont tirées du classeur « le diabète expliqué » et ont été reproduites avec l’autorisation du Réseau santé Nord-Broye

Cliquer pour accéder à diab_explique_2010_version2.pdf

passeportsante.net : image en tête d’article

http://www.ajd-diabete.fr/le-diabete/tout-savoir-sur-le-diabete/lhypoglycemie/

diabeteinfo.fr : image kit de glucagon

https://fr.wikipedia.org/wiki/Glucagon

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Rein, diabète et pieds

Dans de nombreux pays développés, l’atteinte rénale chez le patient diabétique est actuellement la première cause d’insuffisance rénale terminale. La Docteure Anne Zanchi, responsable de la consultation « Diabète-Rein » dans le canton de Vaud, nous dit que le nombre patients diabétiques dialysés a presque triplé ces 8 dernières années. Le patient dialysé est une personne à haut risque cardio-vasculaire, et la survenue d’une artérite des membres inférieurs va augmenter le danger d’une nécrose tissulaire au niveau des pieds.

Photo family.fr

Les problèmes de pied diabétique qui demeurent mal connus du patient diabétique retentissent considérablement sur la qualité de vie. Photo family.fr

La prévention reste un volet essentiel dans la prise en charge du patient diabétique. De nombreuses amputations chez ces patients peuvent être évitées grâce à une prise en charge multi disciplinaire préventive.

Les patients doivent être informés que le diabète peut rendre les pieds moins sensibles à la douleur, car il touche les nerfs, c’est la neuropathie diabétique. En présence de cette complication, la démarche change et les pieds subissent  des pressions et des frottements anormaux qui entrainent à la longue des déformations et des blessures. Celles-ci, même petites, peuvent avoir des conséquences très graves. Le diabète rend la paroi des artères plus rigides, et la peau est moins irriguée ce qui explique la difficulté de cicatriser.

Les soignants des centres de dialyse sont sensibilisés à cette grave complication du diabète et observent à intervalle régulier les pieds de leurs patients diabétiques et recherchent les blessures. Ils interrogent sur la présence ou non de douleur évaluée par l’échelle visuelle analogique (EVA), sur le périmètre de marche et sur l’existence ou non de troubles statiques. Ils vérifient si le chaussage est adapté. Pour terminer, le soignant recherche et inscrit sur le dossier du patient la présence du pouls pédieux qui traduit que la circulation sanguine s’effectue normalement. Une consultation spécialisée en diabétologie ou en podologie sera organisée au moindre doute. Une radio des artères (artériographie) des membres inférieurs peut-être prescrite.

guidelines.diabetes.ca

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La diminution ou la disparition de la sensibilité sera évaluée avec la technique du diapason (contrôle du sens vibratoire). La vérification se fait à différents endroits du pied. Si la vibration est moins ou pas ressentie, les nerfs sont atteints.

 

 

fr.medipedia.be

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La technique du monofilament va étudier  également la neuropathie.

 

 

 

 

 

Le niveau de risque de complications:

Capture complications pied diab

Les recommandations: 
Capture pieds vertsExamen des pieds 1 fois par année par un infirmier spécialisé en diabétologie ou un podologue certifié. Si une plaie ne guérit pas dans les 10 jours, il faut consulter un médecin. Les soins d’hygiène des pieds sont recommandés, laver les pieds chaque jour, bien sécher et appliquer régulièrement une crème hydratante en évitant les espaces entre les orteils. Couper les ongles en ligne droite et pas trop court. Eviter de marcher pieds nus, pour prévenir les blessures. Le maintien d’un bon équilibre glycémique évite l’augmentation du risque de complications
Capture pieds jaunesExamen des pieds 2 fois par année par un infirmier spécialisé en diabétologie ou un podologue certifié. En cas de blessure, observer et si elle est toujours ouverte après 24 heures, il faut consulter un médecin dans la semaine, même s’il n’y a pas de douleur. En plus des règles d’hygiène et des recommandations précédentes, des chaussures adaptées sont le moyen principal pour éviter les frottements et pressions. Les chaussures doivent être adaptées aux activités. Il est préférable de porter des chaussettes claires, sans coutures pour repérer facilement des taches dues à des plaies éventuelles

Capture pieds orange

Capture pieds rouges

Si le patient diabétique est à risque élevé ou très élevé, il doit aller faire un examen des pieds au moins 4 fois par année. S’il est en dialyse, il est très important que cet examen soit fait au minimum 1 fois par mois. Il doit signaler la moindre blessure très rapidement. Il ne doit pas utiliser de coricides (crèmes ou pansements pour enlever les cors) ni de ciseaux ou objets pointus pour éliminer les callosités. A ce stade, des chaussures adaptées sont indispensables, car seules des chaussures orthopédiques avec semelles sur-mesure permettent de protéger efficacement les pieds contre les appuis et les frottements. Le médecins les prescrit et selon l’âge du patient, elles seront prises en charge par l’AI ou l’AVS.

Qu’appelle-t-on pied diabétique actif ou pied de Charcot actif? Cela signifie que le pied présente un ulcère, une infection un trouble sévère de la circulation sanguine. Dans ce cas il ne faut plus marcher sur le pied, la décharge est obligatoire.

Revoir également l’article : Traitement des plaies par le caisson hyperbare : une thérapie high-tech du 6 juillet 2014

Sources:

Cet article a été rédigé principalement grâce à la brochure « Le diabète et mes pieds » faite à l’initiative du programme Cantonal Diabète.  Ont participé, L’institut Universitaire de médecine sociale et préventive, le CHUV à Lausanne, l’Association Vaudoise du Diabète, la société Suisse des Podologues-section Romande, des professionnels de la santé (médecins et infirmières) et des patients.

Insuffisance rénale et diabète: les précautions à prendre Anne Zanchi, Anne Cherpillod, Nelly Pitteloud, Michel Burnier, Menno Pruijm CHUV, Lausanne

http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC3909689/

Cliquer pour accéder à Insuffisance_renale_et_diabete_Forum_Medical_Suisse_Zanchi_et_al._2014.pdf

http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S1262363611709417

Malgrange D. Physiopathology of the diabetic foot.Rev Med Interne. 2008 Sep;29(Suppl 2):S231–7.[PubMed]

Richard JL, Schuldiner S. Epidemiology of diabetic foot problems.Rev Med Interne. 2008 Sep;29(Suppl 2):S222–30. [PubMed]

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Contrôle de l’INR par ponction capillaire

Notre article précédent traitait de la surveillance de L’INR chez les patients sous Anti Vitamine K (AVK) comme anticoagulant. Il faut savoir qu’il existe des petits appareils qui permettent aux patients de le surveiller eux-mêmes. Il s’agit d’appareils qui ressemblent aux appareils de mesure de la glycémie  que toutes les personnes diabétiques connaissent bien et qui mesurent l’INR. Le résultat est fourni en quelques secondes à l’aide d’un prélèvement capillaire sanguin fait au bout d’un doigt et de bandelettes réactives.  Pour les patients en hémodialyse cela n’a pas beaucoup d’intérêt car 3 fois par semaine il est très facile de faire une prise de sang, mais pour les autres personnes (en dialyse péritonéale, transplantées ou en pré dialyse) sous AVK cela pourrait être intéressant. L’intérêt de cette technique  reste limitée aux patients formés et aptes.

Les globules sanguins. Image

Les globules sanguins. Image Rebelle-santé

Le contrôle de l’INR par ponction capillaire présente de nombreux avantages pour le patient sous AVK , car il doit surveiller son INR au moins une fois par mois :

  1. Il simplifie la vie du patient, en particulier pendant les voyages à l’étranger (difficulté de trouver un laboratoire, difficulté de contacter son médecin traitant)
  2. Il rassure le patient qui maîtrise alors son traitement
  3. Il est préférable à la prise de sang quand les veines sont abîmées.

On peut utiliser ces appareils de trois façons différentes:

  1. L’autogestion: le patient effectue lui-même sa ponction capillaire au bout du doigt et de plus il adapte sa dose d’anticoagulant. Les patients sont alors très impliqués dans leur traitement, mais ils doivent avoir reçu une formation et ces patients sont bien sélectionnés.
  2. L’autocontrôle: le patient effectue lui-même sa ponction capillaire au bout du doigt puis contacte son médecin (téléphone, mail, sms ou fax) qui adaptera la posologie du Sintrom
  3. Un contrôle de l’INR par ponction capillaire en cabinet médical ou à l’Hôpital: dans ce cas c’est plus rapide et moins invasif que la ponction veineuse, mais le patient doit quand même se déplacer

– Puis-je mesurer moi- même mon INR ? 
Oui, mais attention il serait totalement déraisonnable de le faire sans être bien d’accord avec vos médecins. C’est un geste qui doit s’apprendre et l’interprétation de votre taux d’INR est délicat. Soyez autonome à la seule condition d’avoir l’accord des médecins, il y va de votre santé, ne prenez pas de risque.

Aux Hôpitaux Universitaires de Genève, dans le service de Médecine de Premier Recours, au 2ème étage, les infirmières utilisent cet appareil, (ce n’est pas le patient lui-même qui effectue le geste) quand l’ordre médical ne demande qu’une mesure de l’INR.  Ainsi grâce au prélèvement capillaire, les veines précieuses des patients sont préservées. Lors de l’initialisation du traitement anticoagulant, le suivi se fait par contrôle veineux jusqu’à la stabilité de l’INR. Ensuite on fait une comparaison le même jour de l’INR en veineux et en capillaire avant de commencer les contrôles capillaires. Un résultat d’INR capillaire égal ou supérieur à 4 demande un contrôle veineux systématique.

Puis-je acheter un appareil d’automesure d’INR, même si je suis un adulte ? 

Oui. Toutes les pharmacies peuvent délivrer un tel appareil. Mais il faut se renseigner sur le remboursement avant. Sur le marché il y en a beaucoup, en voici juste trois. Le Coagucheck est le plus utilisé à Genève.

CoaguChek_XS

Coaguchek XS Image: automesure.com

Coaguchek XS

Commercialisé par Roche Diagnostic cet appareil fonctionne comme les lecteurs de glycémie : il comprend un lecteur disposant d’un écran où s’affiche le résultat après dépôt d’une goutte de sang sur une bandelette réactive.
Comment cela marche ? Poser l’appareil sur une table ; piquer le côté d’un doigt, en 15 secondes maximum déposer la goutte de sang sur la bandelette. Le résultat s’affiche sur l’écran dans la minute.
L’appareil pèse 127 gr. mesure 138 X 78 X 28 mm. Le prix TTC du lecteur CoaguChek XS est de 790 € TTC ( le coffret de 24 bandelettes est à 120 € TTC), (prix Janvier 2013).

INRatio

Commercialisé par la Société ALERE cet appareil comprend un lecteur disposant d’un écran où s’affiche le résultat après dépôt d’une goutte de sang sur une bandelette réactive.
Il est vendu en pharmacie au prix de 790 euros TTC (prix 2013).

 

qLabs® INR TP commercialisé par  MICROPOINT Bioscience Ltd (770 euros)

 

 

 

 

Sources:

https://fr.wikipedia.org/wiki/Taux_de_prothrombine

http://www.rebelle-sante.com/search/node/INR : Dr. Daniel Gloaguen – 27/11/2015 – 09:16

*http://www.sfdial.org/ressourcesSfd/2012/UESFD/HANNEDOUCHE.pdf

Chan KE & al. Jasn 2009;20:2223

http://www.automesure.com/Pages/avk-achat.htm

http://www.automesure.com/library/pdf/auto-INRatio.pdf

http://www.farlamedical.com/Coaguchek_xs/language/fr

http://www.sfav.org/Publication/SFAV2012/051.pdf : Dr Cannaud Montpelier

www.avkcontrol.com

http://www.revmed.ch/rms/2009/RMS-218/Avantages-du-controle-de-l-anti-coagulation-orale-par-INR-capillaire

http://www.santeshop.eu/boutique/INR-International-Normalized-Ratio-qLabs-INR-TP-analyse-de-sang.cfm?gclid=CNKIwom86MoCFeEp0wodh8MEhg

 

 

 

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Bien surveiller son INR

En hémodialyse, plus de 20% de patients dialysés sont sous Anti Vitamine K (AVK)*.  Les médecins prescrivent cet anticoagulant oral au patient pour diverses raisons médicales, comme  la prévention ou le traitement de thromboses veineuses, lors d’une chirurgie à haut risque thrombotique, les embolies pulmonaires, les valvulopathie, les suites d’un infarctus du myocarde, ou en traitement de fibrillation auriculaire.  Les patients traités en hémodialyse sont malheureusement à risque de ces problèmes de santé . Ces médicaments AVK sont très efficaces mais sont la source d’effets secondaires dont l’hémorragie est le plus important. L’anticoagulation du patient hémodialysé est individualisée * et doit être surveillé.

preservation capital veineux

Photo HUG

Un traitement AVK sans monitorage (surveillance) adéquat est plus dangereux que l’absence de traitement …*

L’acénocoumarol (Sintrom®) et la phenprocoumone (Marcoumar®) sont les principaux anticoagulants oraux utilisés en Suisse

L’INR (International Normalized Ratio) est un des indicateurs de la coagulation sanguine.

www.laboratoire-saint-martin.com

Tube de laboratoire pour la mesure de l’INR. Photo: http://www.laboratoire-saint-martin.com

La mesure de l’INR est prescrite à des patients qui ont un traitement anticoagulant par anti vitamine K. L’INR n’a pas d’unité.
Si le résultat n’est pas celui que le médecin attend, le traitement sera réajusté.(dose changée)

Compte tenu de la dangerosité du traitement antivitamine K, une mesure mensuelle de l’INR au minimum est recommandée par la Haute Autorité de Santé en France et son équivalent dans les autres pays.

En pratique, la surveillance de l’INR ne concerne que les patients placés sous anti vitamines K. La surveillance de l’INR permet de juger de la nécessité ou non d’augmenter ou de baisser les doses d’anticoagulants selon le chiffre obtenu et la valeur cible souhaitée.

 

Le résultat attendu

> Les personnes saines ou sans traitement anticoagulant ont un INR compris entre 0,8 et 1,2.
> Les patients présentant une thrombose vasculaire aiguë, une embolie pulmonaire, une phlébite, une arythmie cardiaque ou qui nécessitent une prévention de l’infarctus du myocarde doivent avoir un INR compris entre 2 et 3.
> En cas de pose de prothèse valvulaire cardiaque ou d’embolies pulmonaires à répétition, on conseille un INR compris entre 3 et 4,5. dans ce dernier cas, le contrôle de l’INR est plus fréquent.
> Le risque hémorragique sérieux commence au-delà de 5.

Qu’est-ce que le patient doit savoir ?

Le patient sous anticoagulant, doit être éduqué pour bien contrôler les variations de cette donnée : un régime est prescrit pour éviter certains légumes très riches en vitamine K (Le chou-fleur, les épinards, l’huile de colza, le foie de porc et de veau, le poisson, les petits pois). Il doit aussi avoir toujours sur lui sa carte de surveillance et être vigilant à tous les petits saignements qu’il constate ( par exemple les gencives lors du brossage de dents). L’idéal est que le patient sache la raison médicale de ce traitement et quel est le résultat de l’INR que le médecin attend.

Des saignements graves sous AVK peuvent survenir chez des patients traités pour la prévention de thrombose des accès vasculaires.  La combinaison AVK-aspirine expose particulièrement au risque de saignement grave et devrait être évitée

Les patients hémodialysés, traités au long cours par des AVK nécessitent l’adjonction d’un anticoagulant (Héparine) durant l’hémodialyse, mais les doses sont réduites. L’indication à un traitement au long cours d’un AVK doit être évalué avec prudence au vu des risques hémorragiques plus importants chez les personnes hémodialysées.

Les cathéters d’hémodialyse ont quelquefois tendance à s’encrasser. le néphrologue ne prescrit pas dans ce cas un anticoagulant AVK pour fluidifier le sang. D’autres méthodes sont utilisées comme la fermeture du cathéter (verrou) entre deux hémodialyses avec un médicament spécifique comme l’Actylise®

Merci au Dr P. Saudan, Néphrologue agrégé, médecin chef du service de dialyse (HUG) d’avoir relu, corrigé et complété cet article.

Sources :

http://www.revmed.ch/rms/2006/RMS-55/31092

http://sante-medecine.journaldesfemmes.com/faq/6874-calcul-de-l-inr-prise-de-sang

https://fr.wikipedia.org/wiki/Taux_de_prothrombine

http://www.rebelle-sante.com/search/node/INR : Dr. Daniel Gloaguen – 27/11/2015

*http://www.sfdial.org/ressourcesSfd/2012/UESFD/HANNEDOUCHE.pdf

Chan KE & al. Jasn 2009;20:2223

http://www.farlamedical.com/Coaguchek_xs/language/fr

Cliquer pour accéder à 051.pdf

Dr Cannaud Montpelier modalités de branchement, entretien du KT au quotidien, AVK ou non ? cible INR

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Vacances de Madame L, hémodialysée

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Madame L. Photo HUG

Madame L, aime voyager, elle vit à Genève avec son mari. L’hémodialyse, commencée en octobre 2013 a changé sa vie. D’abord déprimée par la maladie chronique, elle a mis plusieurs mois à s’adapter et à retrouver la joie. Elle vient très régulièrement à ses dialyses, ainsi son état de santé est bon, et ressent peu la fatigue. Elle a donc décidé de ne pas laisser la maladie diriger sa vie. Maintenant, c’est elle qui décide ce qu’elle veut faire. Il y a des centres de dialyse partout dans le monde. Elle tient à rester en Europe. Madame L  a fait 2 voyages en 2015, l’un à Nice en France et l’autre à Senigallia, à côté d’Ancône en Italie. Cette gentille patiente, le plus souvent souriante nous apporte le témoignage de ses vacances.

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L’hôpital Pasteur à Nice, en France, le centre de dialyse. J’y ai séjourné en Juin 2015. Photo: Docvadis.fr

 » A Ancône, où je suis restée quinze jours, j’ai fait 12 hémodialyses. Pour organiser mon voyage, j’ai cherché sur le livre « Eurodial » le centre de dialyse le plus proche de mon lieu de vacances. Ensuite je les ai contactés pour savoir si je pouvais venir dialyser chez eux en juillet. Après leur réponse positive, c’est mon centre de dialyse habituel aux Hôpitaux Universitaires de Genève qui a fait le nécessaire pour que mon dossier médical soit envoyé à Ancône. Les médecins  appellent cela un « travelling ».

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A Ancôna, je séjournais avec mon mari à Senigallia au bord de la Mer Adriatique, pour les vacances, à 30 mn environ en voiture du centre de dialyse. (carteLonelyplanet.fr)

L’équipe Italienne m’a accueillie très cordialement, les infirmières et médecins en dialyse ont l’habitude des touristes. J’ai de suite été rassurée par les lieux, assez neufs, modernes et avec les mêmes machines de dialyse qu’à Genève. Il n’y a pas eu de problèmes de langue car mon mari est Italien. De plus grâce au « travelling » envoyé par les Hôpitaux Universitaires de Genève, les infirmières avaient tous les renseignements (bain de dialyse, vitesse de pompe à sang, anticoagulation du circuit, et traitement médicamenteux..etc) Jamais je n’ai été inquiète, ni sentie mise de côté même si je n’ai pas eu beaucoup de contact avec les autres patients, juste Buongiorno, Grazie et Ciao. Toutes les dialyses se sont bien passées.

Comme à Genève, une collation de petits sandwichs protéinés sont distribués  à la moitié de la dialyse. Cela m’a rappelé qu’en Italie, les patients de dialyse ont les mêmes soucis que chez nous.

J’ai vraiment pu profiter de mes vacances. Pendant mes séances, mon mari bénéficiait de la plage, de la mer et il revenait me chercher.

Je voudrais vraiment dire à toutes les personnes en hémodialyse, qu’elles peuvent voyager si leur néphrologue les autorise, ça fait beaucoup de bien au moral. Aidez-vous du Guide Eurodial qui est l’annuaire qui répertorie les centres de dialyse à travers le monde, présentés pays par pays, ou par région du monde. »

image: idotourisme.fr

image: idotourisme.fr

merci à Madame L pour son témoignage encourageant

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Ostéodrystrophie, fragilité osseuse lors de l’insuffisance rénale

 

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Illustration: André-Paul Perret – Lausanne*

Fréquemment, on confond ostéoporose et ostéodystrophie. Ce sont deux maladies distinctes. L’ostéoporose est une maladie généralisée du squelette, caractérisée par une diminution de la masse osseuse. Les conséquences sont une fragilité des os importante avec un risque élevé de fracture, comme celle de la hanche ou du poignet. D’autre part, l’insuffisance rénale diminue la qualité de l’os en le rendant encore plus fragile. Les médecins utilisent le terme « ostéodystrophie rénale » pour désigner cette maladie. – L’ostéodystrophie rénale apparaît à un stade avancé de l’insuffisance rénale chronique , elle est liée en grande partie à une hyperparathyroïdie, secondaire au dysfonctionnement rénal

Les patients insuffisants rénaux, particulièrement ceux qui sont en dialyse, sont  à risque d’ostéodystrophie. Dans l’insuffisance rénale chronique, la transformation de vitamine D inactive en vitamine D active diminue. Or, cette vitamine D active est fondamentale pour permettre l’absorption par le tube digestif du calcium contenu dans l’alimentation et maintenir la structure de l’os. Par ailleurs, le phosphate étant moins bien éliminé par le rein, il s’accumule dans le sang  alors que le calcium baisse. Le manque de vitamine D active, l’excès de phosphate et la baisse du calcium stimulent la sécrétion de la parathormone (PTH).

Le rôle des parathyroïdes

Les glandes parathyroïdes sont au nombre de quatre et situées derrière la glande thyroïde. Elles sécrètent la PTH, hormone régulant le taux de calcium sanguin.  En cas de manque de vitamine D active et de baisse du taux de calcium dans le sang, les parathyroïdes vont augmenter leur activité et produire plus de parathormone. Celle-ci va à son tour libérer le calcium présent dans les os pour maintenir un taux constant de calcium dans le sang. La fragilité des os résulte donc de l’hyperactivité des glandes parathyroïdes appelée hyperparathyroïdie secondaire.

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Manifestation de la maladie

Des douleurs osseuses pouvant être invalidantes, parfois liées à des fractures spontanées ou à des tassements vertébraux, des démangeaisons et une faiblesse musculaire.

La prévention

Sur le plan clinique,  la prise en charge vise  à maintenir le capital osseux et à empêcher la détérioration d’un os déjà hypothéqué. La prévention  repose sur deux éléments :

  • La prise en compte, voire la suppression des facteurs de risques : manque de calcium et de vitamine D, médicaments, (corticoïdes par exemple), antécédents de fracture, faible poids corporel, tabagisme, alcool.
  • Une activité physique régulière et adaptée: Chez l’adulte une marche rapide trois fois par semaine pendant 20 mn environ a déjà un effet favorable. Des sports tels que la marche et le jogging conviennent mieux à la prévention de l’ostéoporose que le vélo ou la natation. L’activité en plein air a un autre avantage : les rayons du soleil stimulent la production endogène , naturelle de la vitamine D. Il est recommandé que la personne âgée prenne un supplément de 800 unités de vitamine D par jour*

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Pour le traitement de l’atteinte, ces mesures peuvent ne pas suffire, il faut alors recourir à des traitements médicamenteux dont le but est de réduire le risque de fracture en corrigeant les anomalies liées à l’insuffisance rénale.

Quel est le traitement?

La prise de comprimés de vitamine D active ou native (Vide3, Rocaltrol, zemplar) et dans certains cas de calcium ( calcium, calcimagon)  et de chélateurs du phosphate (carbonate ou acétate de calcium, renagel, renvela) peut réguler le taux de parathormone. Parmi les autres possibilités de traitement, les calcimimétiques ( mimpara) peuvent aussi baisser la sécrétion de PTH.

Si vous êtes en IRC et en dialyse, il est essentiel de suivre ce traitement si votre néphrologue vous l’a prescrit. Vous n’en verrez pas des avantages à court terme mais vous garderez des os solides sur le long terme. L’alimentation riche en calcium doit être compatible avec votre situation. Une consultation avec une diététicienne spécialisée en insuffisance rénale est indispensable.

La guérison de l’ostéodystrophie rénale peut être observée après transplantation rénale.

Merci à la Docteure Sophie De Seigneux, néphrologue d’avoir relu, corrigé et complété mon article

Sources :

De Seigneux S, Hadaya K. Prise en charge médicale des patients greffés rénaux au-delà de la première année post-transplantation. Revue Médicale Suisse 2008;147: 32995.

Haute Autorité de Santé. Suivi ambulatoire de l’adulte transplanté rénal au-delà de 3 mois après transplantation. Recommandations professionnelles. Argumentaire. Novembre 2007.

http://fr.medipedia.be/insuffisance-renale/news_insuffisants-renaux-attention-aux-os_313

https://fr.wikipedia.org/wiki/Ost%C3%A9odystrophie_r%C3%A9nale

https://fr.wikipedia.org/wiki/Endog%C3%A8ne

http://dictionnaire.doctissimo.fr/definition-osteodystrophie-renale.htm

http://compendium.ch/mpro/mnr/2735/html/fr?Platform=Desktop

http://www.doctissimo.fr/classe-YDB-CHELATEURS-DU-PHOSPHORE.htm

*Association Suisse contre l’ostéoporose

www.chirurgie-beaujolais.fr (schéma des parathyroïdes)

http://pages.riaq.ca/2008/guideap1.htm (image soyez actif à votre façon)

 

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