Archives mensuelles : juillet 2014

ENTRAIDE REIN: les patients s’organisent pour s’aider

 

Le groupe ENTRAIDE REIN a été  créé  en 2003 à Genève, par des    dialysés  et  des transplantés avec le  soutien de  Professeur P-Y. MARTIN,  chef du  service de Néphrologie des  Hôpitaux  Universitaires de Genève  (HUG),  pour aider les  patients à surmonter  leur adaptation à une vie  complètement  bouleversée par une  grave maladie  chronique.  L’importance  de l’éducation  continue  pour  apprendre  à vivre  avec la  maladie et le  besoin de  connaître  l’ensemble  des  problèmes sont très  importants.

En effet, il  ressort  que l’apprentissage par les pairs joue un rôle  primordial dans la  bonne prise  en charge de la maladie chronique.

En 2014, le groupe est toujours actif.  A l’automne prochain, le 23 octobre  à  18h (retenez déjà la date !)  Entraide Rein va organiser un nouveau Forum  des transplantés. Cet événement aura lieu à la salle Opéra des HUG.   La Dr Hadaya s’adressera aux patients transplantés ou  en attente de greffe  rénale.  Le thème n’est  pas encore finalisé, mais par ce  blog vous serez tenus  au courant  des sujets exacts.

Les buts d’ENTRAIDE REIN sont les suivants:

  • Apporter un soutien à toute personne concernée par un problème rénal.
  • Faciliter la diffusion de l’information relative aux problèmes rénaux.
  • Partager les connaissances et les expériences personnelles.
  • S’aider à recouvrer une autonomie perdue.

L’expérience de ces onze dernières années a montré que le groupe ENTRAIDE REIN  est  profitable aux insuffisants rénaux. À travers toutes les réunions (tables rondes), les repas avec l’équipe soignante, les colloques, ainsi que  le forum des transplantés et de ceux en attente d’une greffe, nous avons soutenu et aider les nouveaux patients à mieux accepter la maladie et à pouvoir faire un choix éclairé sur les modalités du traitement.

Le programme de soutien par les pairs ENTRAIDE REIN est un service bénévole composé de personnes directement concernées par un l’insuffisance rénale. Elles se sont adaptées de manière satisfaisante aux aspects psychosociaux et physiques de maladies du rein et sont prêtes à partager leurs expériences à titre volontaire avec d’autres personnes concernées. Les bénévoles ENTRAIDE REIN ne sont pas des soignants, ni des travailleurs sociaux, ni des psychothérapeutes professionnels. Les personnes affectées par les maladies du rein peuvent en tout temps demander un service et entrer en contact avec le réseau ENTRAIDE REIN. (asexton.dobby@bluewin.ch)    Des bénévoles parlant anglais et italien peuvent se rendre disponibles

Les responsables du blog NephroHUG remercient le groupe ENTRAIDE REIN  car il a totalement financé l’impression des flyers qui sont distribués dans les centres de dialyse pour que les personnes puissent facilement s’inscrire ou simplement visiter notre blog.

La photo du  Flyer de Nephrohug

Le Flyer du blog Nephrohug

 

 

 Si vous êtes intéressé par les activités d’ ENTRAIDE REIN, vous     pouvez contacter la personne responsable:        asexton.dobby@bluewin.ch

 

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Classé dans Dialyse, Education thérapeutique, Formation, Transplantation

Dos de cabillaud poêlé

Dos de cabillaud et purée de petits pois

Dos de cabillaud et purée de petits pois

En cas d’insuffisance rénale chronique (IRC), le phosphore est augmenté et le calcium diminué, ce qui à long terme, est néfaste pour les os, le cœur et les vaisseaux. L’hémodialyse et le traitement médicamenteux contribuent à réduire le taux de phosphore. La diététicienne Dominique Ponard et le Dr Zina Fumeaux, toutes les deux expertes en diététique lors de l’IRC  vous conseillent de diminuer votre apport en phosphore.  Il faut choisir des aliments pauvres en phosphore sans supprimer les viandes et les poissons qui en contiennent, car ils sont sources de protéines indispensables. Voilà une bonne recette  qui va apporter 380 mg de phosphore (par portion de 150 gr de cabillaud) tout en sachant qu’en dialyse il ne faudrait pas dépasser 1000 mg de phosphore par jour.

Ingrédients pour 4 personnes:

  • 600 gr de cabillaud
  • 500 gr de petits pois surgelés (ou en boite bien rincés à l’eau)
  • 1,5 dl de crème fraîche
  • 3 c à soupe d’huile d’olive
  • le jus d’1/2 citron, cerfeuil haché, poivre au moulin
  • 1 tomate

Préparation:

Faire bouillir 2 litres d’eau. Jeter les petits pois surgelés dedans et faire cuire jusqu’à ce qu’ils s’écrasent. Égoutter et mixer ou écraser  les petits pois avec la crème et quelques tours de moulin à poivre et réserver au chaud. Dans une poêle, faire revenir les filets de cabillaud dans 2 c à soupe d’huile d’olive. Dresser sur assiette un lit de purée de petits pois et poser le cabillaud dessus. Déglacer la poêle avec le jus de citron, ajouter une cuillère d’huile d’olive et le cerfeuil haché. Entourer le poisson d’un cordon de ce jus. 1 ou 2 rondelles de tomate pour décorer.

Evaluation nutritionnelle par portion

  • Potassium 730 mg ( maximum 2500 mg autorisé par jour)
  • Phosphore 380 mg ( maximum 1000 mg autorisé par jour)
  • Sodium 440 mg (maximum 2500 mg autorisé par jour)
  • Calories 440
  • Protéines 33 gr
  • Lipides 26 gr
  • Glucides 18 gr

Sources: Calendrier 2008, conçu et réalisé par Louise Parent, infirmière de dialyse aux HUG. Experts: Dominique Ponard diététicienne, Dr Zina Fumeaux néphrologue, Céliane Héliot infirmière antenne Qualité des soins des HUG, Christophe Mauduit pour ses recettes, Philippe Lyonnet cuisinier et l’équipe du service de restauration des HUG

 

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Piquage des fistules: La pratique Genevoise

Sébastien Caillot, infirmier spécialisé en  dialyse aux Hôpitaux Universitaires de Genève  (HUG) nous a présenté  il y a une semaine les  avantages et les inconvénients de la ponction de  la fistule artério-veineuse (FAV) avec la  méthode de la boutonnière (Buttonhole, BH)   en comparaison avec la technique dite en échelle de corde (Rope-ladder rotation)

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Ponction d’une fistule artério veineuse, avant le brachement du patient à la machine de dialyse. (Photo HUG)

Soit on pique avec des aiguilles tranchantes en changeant les sites de ponction  à chaque dialyse, c’est la méthode en échelle de corde (Rope-ladder rotation) soit on utilise des aiguilles émoussées qu’on glisse toujours au même endroit selon la méthode de la boutonnière (Buttonhole, BH)

Voici la suite du travail de S. Caillot: La  pratique dans le canton de Genève (enquête faite en septembre 2013)

Dans le centre de dialyse des Hôpitaux Universitaires de Genève, qui traitent 53 patients en hémodialyse chronique, nous avons 25 patients porteurs de cathéters, et 28 patients porteurs de fistules (FAV) C’est une moyenne que l’on retrouve approximativement dans les trois autres  centres de dialyses de Genève, qui sont le centre de Champel-MV Santé(60 patients, 31 FAV), le Centre médical d’Onex (39 patients, 28 FAV) et L’Hôpital de La Tour    (31 patients, 24 FAV) (2).

Aux HUG, sur les 28 patients ayant une FAV, il y a seulement trois personnes que nous piquons en utilisant la boutonnière. Il arrive fréquemment que lors d’hospitalisation, pour quelque raison que ce soit,  de patients des autres centres, que nous soyons amenés à utiliser une boutonnière. En effet, c’est une méthode de piquage assez répandu dans les autres centres : 14 boutonnières pour 31 FAV à Champel-MV Santé, 12 pour 28 à Onex, mais par contre seulement 1 pour 24 à La Tour (3).

aiguille à bout tranchant pour ponction en échelle de corde de la FAV

Type d’aiguille à bout tranchant pour ponction en échelle de corde de la FAV :  Photo: Hospal.com http://bouzou.wordpress.com/2008/06/25/reportage-photos-dialyse

 

Aiguille à bout tranchant pour ponction traditionelle en échelle de corde (Photo

Autre type d’aiguille à bout tranchant pour ponction traditionnelle en échelle de corde: Photo: http://bouzou.wordpress.com/2008/06/25/reportage-photos-dialyse

les aiguilles pour ponction en Buttonhole: Le bout est arrondi. (Photo Nipro)

les aiguilles pour ponction en Buttonhole: Le bout est arrondi. Le capuchon de l’aiguille est équipé d’un trocard pour enlever la croûte de la dernière dialyse  (Photo Nipro) http://www.nipro.com/?taxonomy=product_categories&term=fistula-needles

 

Il est utile de rappeler qu’avant chaque hémodialyse, et ce quelle que soit la technique utilisée, il est demandé au patient de se laver largement la zone de piquage avec de l’eau et du savon, puis de bien sécher. Si celui-ci ne peut pas le faire seul, une aide lui est proposée.

Juste avant le piquage, le personnel infirmier désinfecte avec une solution désinfectante les zones de ponction.

Pour la ponction en boutonnière, les croûtes résultantes de la dernière séance d’hémodialyse sont enlevées à l’aide d’un trocard stérile. Juste avant la canulation avec l’aiguille émoussée, il est recommandé de désinfecter à nouveau à l’aide d’une compresse imbibée de Chlorexidine.

La méthode dite en boutonnière (4) consiste à canuler la fistule à l’aide d’aiguilles émoussées qui sont arrondies, en les plaçant tout le temps au même endroit, dans un tunnel préalablement constitué avec des aiguilles tranchantes. Afin que ce canal puisse être formé, il est recommandé que ce soit la même infirmière qui pique le patient plusieurs dialyses de suite, (environ 1 mois, soit une dizaine d’hémodialyses) car elle piquera tout le temps le patient de la même façon (même trajet et même inclinaison de l’aiguille) ce qui est la condition essentielle à la bonne constitution du tunnel.

Dans une des recommandations du BC Renal Agency (4), recommandation 3.4, il est même clairement annoncé qu’en cas d’absence de l’infirmière référente à la création du Buttonhole, une autre infirmière ne doit pas essayer de piquer dans les zones dévolues au Buttonhole.

Il en résulterait la création possible de plusieurs canaux qui compliqueraient la création d’un tunnel viable. Cette autre infirmière doit piquer à distance des points de ponction réservés à la création de la boutonnière, voir même dialyser le patient en uniponcture (méthode avec une seule aiguille) si c’est nécessaire.

Ceci peut expliquer en partie les nombreux échecs que nous avons rencontré aux HUG lors de la confection de Buttonhole. En effet, l’équipe infirmière est constituée de 29 infirmier(es). Il est très difficile d’attribuer une infirmière référente, responsable du piquage d’un patient, en raison des roulements de planning.

La principale raison d’échecs que nous avons rencontrés était la formation de plusieurs canaux, rendant très difficile la canulation. Il est donc impossible de créer un tunnel viable en étant plusieurs à piquer.

Dans les centres périphériques, les équipes infirmières sont plus petites (12 infirmières au centre de Champel- MV Santé, 8 infirmières à Onex, et 9 infirmières au centre de dialyse de La Tour). Ils peuvent plus facilement attribuer une, voire deux infirmières maximum pour une confection de Buttonhole.

Ceci permet d’expliquer le nombre plus important de patient avec une boutonnière dans les centres de Champel-MV Santé ainsi qu’à Onex.

Un point essentiel ressort, c’est sur la confection du Buttonhole : tout le monde est unanime sur la procédure à respecter pour la confection du tunnel. Il faut une infirmière référente.

Pour l’exemple de notre centre, il est possible de créer une équipe de référents, uniquement avec des infirmiè(re)s motivé(e)s pour la création des boutonnières (une équipe dans l’équipe), et qui acceptent de caler leur jours de travail sur le jour de dialyse des patients. Depuis le début de cette année, ce sont les infirmières qui font le tournus de dialyse péritonéale qui sont chargées de créer les Buttonholes. 2 Buttonholes ont ainsi été crées avec succès.

 Références

(1) : Disparities in arteriovenous fistula placement in older hemodialysis patients. Hemodial Int. 2013 Oct 9. doi: 10.1111/hdi.12099. Patibandla BK, Narra A, Desilva R, Chawla V, Vin Y, Brown RS, Goldfarb-Rumyantzev AS. Department of Medicine, Saint Vincent Hospital, University of Massachusetts School of Medicine, Worcester, Massachusetts, USA.

(2),(3) : sondage réalisé auprès des centres de dialyse de La Tour, Champel, et Onex.

http://www.la-tour.ch/fr/etablissements/hopital-de-la-tour/

http://www.gmo.ch/index.php?page=specialistes&id=12&hl=

http://www.mvsante.ch/centres/mv-sante-dialyse/

(4) : Vascular Access Guideline,Buttonhole Cannulation of AV Fistulas(APPROVED December 8, 2009), BC Renal Agency.

 

 

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Classé dans Accès vasculaire, Dialyse

Piquage de la fistule artério-veineuse: Avantages et Inconvénients de la méthode de la boutonnière

Sébastien Caillot, infirmier, travaille depuis 5 ans dans le service de dialyse des Hôpitaux Universitaire de Genève (HUG). Il a brillamment obtenu le CAS SPIR (Certificate Advanced Studies en Soins aux Personnes en Insuffisance Rénale). Pour obtenir ce certificat, il a fait une recherche sur les avantages et les inconvénients de la ponction de la fistule artério-veineuse (FAV) avec la méthode de la boutonnière. Je reprends, ci-dessous, avec son autorisation,  ses réflexions et ses conclusions.

Il a été démontré que le meilleur accès vasculaire pour l’hémodialyse était la fistule artério-veineuse (FAV) (1). Il existe deux techniques  pour piquer les FAV. Soit on pique avec des aiguilles tranchantes selon une technique dite en échelle de corde (Rope-ladder rotation), soit on utilise des aiguilles émoussées selon la méthode de la boutonnière (Buttonhole, BH). Les deux techniques ont un même but : permettre le traitement du patient et son branchement à la machine de dialyse.

La ponction en échelle de corde: L’infirmier a piqué avec des aiguilles tranchantes       (photo HUG)

 

La méthode dite en boutonnière consiste à canuler la fistule à l’aide d’aiguilles émoussées qui sont arrondies, en les plaçant tout le temps au même endroit, dans un tunnel préalablement constitué avec des aiguilles tranchantes.

Avant de glisser l'aiguille dans son tunnel, il faut enlever aseptiquement le petit caillot de la dernière dialyse.

Avant de glisser l’aiguille dans son tunnel, il faut enlever aseptiquement la croûte de la dernière dialyse. (photo HUG)

Avantages et  inconvénients du Buttonhole

Il ressort que la ponction avec cette méthode entraînerait moins de douleur, diminuerait les échecs de « canulation » et éviterait la formation d’hématome et d’anévrisme (2).

La boutonnière faciliterait le travail de l’infirmière en rendant le cathétérisme facile.

Dans une étude canadienne (3) sur 8 semaines, reposant sur 140 patients répartis moitié en piquage en boutonnière et moitié en technique en échelle de corde, il ressort qu’il n’y a pas de différence flagrante entre les deux techniques au niveau de la douleur (l’évaluation était faite à l’aide d’une Echelle Visuelle Analogique), ainsi qu’au niveau du temps d’hémostase (arrêt du saignement après le retrait de l’aiguille à la fin de la dialyse)

Par contre, les hématomes sont plus importants avec le piquage en Rope-Ladder.

La grosse différence réside surtout sur les complications infectieuses : il y a deux fois plus d’infection au niveau de la FAV chez les patients piqués en Buttonhole par rapport  aux patients piqués en Rope-Ladder.

Dans cette autre étude (4), sur 60 patients, avec 30 patients en Buttonhole, et un groupe témoin de 30 patients avec piquage en échelle de corde, il ressort que le groupe Buttonhole a rencontré plus de douleurs, plus d’hématome, et plus d’infection que le groupe témoin.

A l’inverse, dans cette étude(5) anglaise  de 2013, il n’y a pas d’augmentation du taux d’infection chez les patients piqués en boutonnière.

Mais elle ne signale pas de différences significatives dans le temps d’hémostase ni dans le ressenti de la douleur.

En cherchant des éléments contradictoires, afin d’avoir un panel d’étude varié, j’ai pu trouver dans une  publication thaïlandaise(6) de 2012 que la technique de la boutonnière permettait de réduire le temps d’hémostase après le retrait de l’aiguille, et entraînait également moins de douleurs au moment de canuler la FAV.

Par contre, les complications infectieuses ne sont pas traitées dans cette publication.

Afin d’avoir une vision plus large de l’intérêt ou non pour le patient du piquage en Buttonhole,  nous pouvons également nous intéresser aux éventuelles différences biologiques et mécaniques résultants de la différence de piquage.

Dans cette étude (7) coréenne, on peut retrouver comme dans certaines études les avantages concernant le temps d’hémostase plus rapide, ainsi que les douleurs moindres rencontrées lors du piquage en Buttonhole.

Elle met également en avant un stress moins important pour l’infirmière qui pique un patient en Buttonhole, particularité qui n’avait pas encore été relevé.

Mais ce qui est notamment intéressant dans cette publication, c’est qu’elle a étudié les retentissements biologiques et mécaniques du piquage en Buttonhole : le débit sanguin de la FAV, et la qualité de la dialyse en mesurant le Kt/V qui est un critère qui permet de dire si le patient est bien traité.

A la lecture des résultats, on peut s’apercevoir que le piquage en Buttonhole n’entraîne aucune modification, que ce soit au niveau du débit sanguin de l’abord vasculaire, ainsi qu’au niveau de la qualité de la dialyse.

Un autre avantage, la facilité du piquage par l’infirmière, à été décrit dans cette autre étude américaine (8). Les patients inclus étaient globalement très satisfaits de la méthode de piquage en boutonnière.

La facilité d’utilisation par l’infirmière est rarement évoquée dans les études. Cela peut être vérifié en cas de tunnel viable. Mais s’il y a la présence de plusieurs canaux, la tâche est nettement plus compliquée, et seul un membre de l’équipe qui connaît parfaitement bien la fistule peut espérer effectuer le piquage avec succès.

Si le patient le désire, il peut glisser lui-même l'aiguille dans le tunnel. (photo HUG)

Avec la méthode de la boutonnière, si le patient le désire, il peut glisser lui-même l’aiguille dans le tunnel. (photo HUG)

 Conclusion

A la lecture des différentes articles cités, des échanges avec les autres infirmiers, on peut se rendre compte que la technique de piquage en boutonnière n’est pas une technique qui fait l’unanimité, que ce soit auprès des patients et des infirmiers.

Les résultats sont très variés : des avantages cités dans une étude ne seront pas retrouvés dans une autre.

Les complications telles que douleurs, hématomes et surtout les infections des points de ponctions rencontrés lors de l’utilisation des buttonhole, ne permettent pas de dire que cette technique de piquage est plus intéressante pour le patient par rapport à la technique classique, en échelle de corde.

On a pu également voir que la boutonnière n’entraînait aucune modification sur l’efficacité de la dialyse. Faire une boutonnière chez un patient afin d’améliorer la qualité de la dialyse n’est donc pas un critère suffisant.

Par contre, on peut dire que la boutonnière peut être faite en seconde intention chez les patients qui souhaitent se piquer eux-mêmes, ou chez qui, le piquage en échelle de corde est un échec. Essayer de faire une boutonnière dans ces cas là, prendra tout son sens. Dans un prochain article, Sébastien abordera la pratique Genevoise en matière de piquage des fistules.

Références

(1) : Disparities in arteriovenous fistula placement in older hemodialysis patients.

Hemodial Int. 2013 Oct 9. doi: 10.1111/hdi.12099.

Patibandla BK, Narra A, Desilva R, Chawla V, Vin Y, Brown RS, Goldfarb-Rumyantzev AS. Department of Medicine, Saint Vincent Hospital, University of Massachusetts School of Medicine, Worcester, Massachusetts, USA.

(2) : La Technique de la boutonnière, Néphroblog, Dr Vincent Bourquin. www.Nephroblog.org

(3) : A randomized trial comparing buttonhole with rope ladder needling in conventional hemodialysis patients.

Clin J Am Soc Nephrol. 2012 Oct;7(10):1632-8. doi: 10.2215/CJN.02730312. Epub 2012 Jul 19.MacRae JM, Ahmed SB, Atkar R, Hemmelgarn BR.

Faculty of Medicine, Division of Nephrology, University of Calgary, Calgary, Alberta, Canada. Jennifer.macrae@albertahealthservices.ca

(4) : A randomised controlled trial of buttonhole cannulation for the prevention of fistula access complications.          J Ren Care. 2011 Jun;37(2):85-93. doi: 10.1111/j.1755-6686.2011.00211.x. Chow J, Rayment G, San Miguel S, Gilbert M. Area Cardiovascular Stream, Sydney South West Area Health Service, Australia. Josephine.Chow@sswahs.nsw.gov.au

(5) : Effect of buttonhole cannulation with a polycarbonate PEG on in-center hemodialysis fistula outcomes: a randomized controlled trial. Am J Kidney Dis. 2013 Jul;62(1):81-8. doi: 10.1053/j.ajkd.2013.01.011. Epub 2013 Mar 7. Vaux E, King J, Lloyd S, Moore J, Bailey L, Reading I, Naik R.   Renal Unit, Royal Berkshire NHS Foundation Trust, Reading, United Kingdom. emma.vaux@royalberkshire.nhs.uk.

(6) : Buttonhole technique better than area puncture technique on hemostasis and pain associated with needle cannulation. J Med Assoc Thai. 2012 Feb;95 Suppl 2:S208-12 Sukthinthai N1, Sittipraneet A, Tummanittayangkoon B, Vasuvattakul S, Chanchairujira T.

(7) : Clinical effects of buttonhole cannulation method on hemodialysis patients. Hemodial Int. 2013 Apr;17(2):294-9. doi: 10.1111/j.1542-4758.2012.00753.x. Epub 2012 Sep 24.Kim MK, Kim HS. Department of Nursing, Seoul St. Mary’s Hospital, Seoul, Korea.

(8) : Hemodialysis patients’ experience with and attitudes toward the buttonhole technique for arteriovenous fistula cannulation Clinical nephrology    ISSN  0301-0430   CODEN CLNHBI HASHMI A. (1) ; CHEEMA M. Q. (1) ; MOSS A. H. (1 2) ;

(1) Section of Nephrology, Department of Medicine, West Virginia University School of Medicine, ETATS-UNIS

(2) Center for Health Ethics and Law, Robert C. Byrd Health Sciences Center, West Virginia University, Morgantown, WV, ETATS-UNIS

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Classé dans Accès vasculaire, Dialyse

Traitement des plaies par le caisson hyperbare : une thérapie high-tech

Plusieurs patientes traitées en hémodialyse à Genève bénéficient de la médecine hyperbare. Elles sont diabétiques, malheureusement préposées aux plaies des  pieds qui sont très difficiles à cicatriser. C’est très important pour elles de fermer ces plaies pour ne pas retarder la transplantation rénale.

surveillance par les soignants et le technicien

Surveillance par les soignants et le technicien (photo HUG)

A quoi sert le caisson hyperbare ?

La médecine hyperbare prend en charge des urgences vitales comme les accidents de plongée, les embolies gazeuses ou les intoxications au monoxyde de carbone. Cette technique peut aussi soigner des affections chroniques, telles que des plaies de cicatrisation difficile comme des lésions après une radiothérapie ou des plaies d’ulcère diabétique. Les Hôpitaux Universitaires de Genève (HUG) sont dotés d’une chambre pour 8 personnes en ambulatoire et d’une autre chambre pour les urgences où l’on peut rentrer un patient intubé, dans son lit. Chaque chambre pressurisée peut monter jusqu’à 4 bars soit la même pression qu’à 30 mètres de profondeur sous l’eau.

Comment agit le caisson hyperbare ?

Dans un contexte  physiologique (normal) l’oxygène est en grande majorité transporté dans le sang par l’hémoglobine (les globules rouges)  et une toute petite partie est dissoute dans le plasma : à l’air ambiant, 0,2ml d’oxygène est transporté par le plasma pour 100 ml de sang.   Ce taux passe à 2,5ml d’oxygène dissout/100ml de sang  si le patient respire avec un masque à 100% d’oxygène et cette valeur  passe à 7 ml d’oxygène dissout /100ml de sang en respirant de l’oxygène pur dans une atmosphère pressurisée à 3 bars  telle qu’à l’intérieur d’une  chambre hyperbare. L’oxygène hyperbare agit alors  comme un médicament. Délivré en grande quantité dans des conditions de pression supérieure à la normale, il régénère les tissus lésés, infectés ou hypoxiques (pauvres en oxygène). De plus, il favorise la prolifération des vaisseaux sanguins, accélère la cicatrisation des plaies.

Comment se passe une séance ?

Confortablement installés dans une chambre où il y a 8 fauteuils, les patients respirent l’oxygène à travers un masque. Une séance dure 1 heure 30 mn. La pression  monte jusqu’à 3 bars.  Un patient qui a un pacemaker ou du matériel orthopédique comme une prothèse de hanche peut être traité dans le caisson. Il n’y a pas de limite d’âge. Pendant la séance, les patients restent en permanence sous le contrôle des soignants par les hublots et des techniciens qui vérifient sur les écrans la pressurisation, les gaz respirés, les différentes commandes, etc. Les patients ont une sonnette pour appeler. Si un soignant doit rentrer, il passe par un sas (pièce étanche)

Dans la chambre pressurisée, 8 patients peuvent être traités en même temps (photo HUG)

Dans la chambre pressurisée, 8 patients peuvent être traités en même temps (photo HUG)

Les précautions avant de rentrer dans la chambre hyperbare :

Il faut enlever les bijoux métalliques, éviter les vêtements synthétiques comme le nylon qui peuvent induire de l’électricité statique et préférer les vêtements en coton. Un contrôle ophtalmologique est fait systématiquement car l’oxygénothérapie hyperbare peut provoquer une myopie transitoire. Dans ce cas on arrête les séances quelques temps puis après un nouveau contrôle des yeux on peut reprendre les séances. Les rétinopathies diabétiques ne sont pas une contre-indication au traitement.

La surveillance de l’évolution des plaies :

Une fois par semaine, le médecin veut voir les plaies et évalue leur cicatrisation. Des photos sont faites et archivées.

Combien de séances faut-il pour observer une évolution ?

Il faut au moins 15 à 20 séances, à raison de 3 fois par semaine, sinon c’est inutile. Le traitement peut se prolonger autant de fois qu’il faut tant que la cicatrisation n’est pas totale. Une de nos patientes hémodialysée a déjà bénéficié de 240 séances de caisson hyperbare. Cela a sûrement permis à cette patiente très positive et courageuse d’éviter l’amputation des orteils ou même d’un pied. Elle a fait ces séances contraignantes en temps car elle a vu la bonne évolution. Aujourd’hui sa plaie est fermée et on arrête les séances.

La chambre hyperbare des HUG est le seul dispositif public  de ce type  en Suisse , dont le Dr Pignel  veille  à la bonne marche. Pour plus de renseignements voir le site de la Médecine Hyperbare des HUG : http://www.hug-ge.ch/programme-therapies-hyperbares/quest-ce-que-loxygenotherapie-hyperbare

Sources : texte corrigé par le Dr Rodrigue PIGNEL, médecin chef de clinique responsable du programme aux HUG et par Pierre AVRILLON Infirmier specialisé en anesthesiologie Infirmier opérateur hyperbare

http://rms.medhyg.ch/numero-213-page-1615.htm

http://rms.medhyg.ch/numero-213-page-1610.htm

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