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Petit traité de l’abandon

« Petit traité de l’abandon » c’est le titre d’un livre d’Alexandre Jollien, philosophe Suisse qui a une audience internationale. Aux Hôpitaux Universitaires de Genève (HUG), nous avons eu la chance de bénéficier régulièrement de ses conférences. Ces jours-là, l’auditoire Jenny faisait salle comble. Quand il commençait à parler la magie entrait dans la salle…silence total pour l’écouter, ensuite nous sortions heureux ! Depuis près deux ans, il est à l’étranger et à part ses pharmacopées que l’on peut suivre son site, il nous faudra encore patienter avant de l’entendre en direct. Pour ceux qui ne le connaissent pas encore, découvrez cet homme, infirme moteur cérébral qui a passé toute son enfance et adolescence en institution. Puis grâce à un acharnement et à un dépassement de soi énorme, il a réussi, il le dit lui-même, comme « un piéton titubant » à rentrer sur les bancs de l’université et à étudier la philosophie. Quelle leçon d’adaptation nous donne t-il ! Le plus fabuleux, c’est qu’il ne parait pas se prendre au sérieux, il rayonne.

petit traité de l'abandon

« Petit traité de l’abandon » Pensées pour accueillir la vie telle qu’elle se propose – Editions du Seuil

En lisant et relisant le « Petit traité de l’abandon » je pense que ce livre peut aider toutes les personnes qui ont des soucis. Tout le monde en a, des soucis…donc tout le monde pourrait le lire. Ce livre n’est pas triste, bien au contraire, d’ailleurs Alexandre Jollien est quelqu’un de joyeux. Il nous dit avec des mots tellement simples plein de choses qui peuvent trouver un écho au fond de nous, c’est facile à lire et ça nous aide à avancer. Pendant les séances de dialyse, qui paraissent si longues, pourquoi pas, s’évader en allant rejoindre Alexandre sur son site.….A vos tablettes ! Voici un exemple d’une de ses « pharmacopées » :

« Être à l’unisson du monde »

« Je suis tombé sur une phrase de Etty Hillesum qui me donne un magnifique exercice spirituel : « Je ne suis pas seule à être fatiguée, malade, triste ou angoissée, je le suis à l’unisson de millions d’autres à travers les siècles, tout cela, c’est la vie. »

Toute la vie spirituelle revient à danser avec le tragique de l’existence et ne pas se laisser aigrir par ce qui nous accable. Dès lors, en se levant le matin, on peut choisir de considérer les autres comme des coéquipiers embarqués sur la même embarcation, voire sur la même galère. C’est peut-être une première clé qui m’a permis de dire oui un peu plus légèrement au handicap. Comprendre que derrière la moquerie, il y a une grande souffrance.

Je ne sais plus quel sage invitait à considérer le monde comme un grand asile de fous ou de malades, une chose est sûre : voir le paquet de souffrances qui pèse chaque jour sur le monde nous invite à oser un peu de générosité au jour le jour. C’est peut-être vite dit et moins facile à faire. Etty Hillesum m’invite aussi à ne plus me dire « c’est ma fatigue » mais simplement à accueillir la fatigue qui me traverse aujourd’hui.

Merci à tous pour votre fidélité. Tout de bon en ce début de printemps. »

Alexandre »

Si vous voulez écouter Alexandre en conférence, il y en a plusieurs sur Youtube, notamment celle-ci qui a été filmée par Franck Schneider aux HUG:

Le site dÂlexandre: http://www.alexandre-jollien.ch/?page_id=18

La vidéo concernant le petit traité de l’abandon: https://www.youtube.com/watch?v=5GZm0E5_3VM

 

http://fr.wikipedia.org/wiki/Etty_Hillesum

 

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Grand Corps Malade : « Patients »

Grand Corps Malade, de son vrai nom Fabien Marsault. Il y a une quinzaine d’années, en chahutant avec des amis, le jeune Fabien, pas encore vingt ans, fait un plongeon dans une piscine. Il heurte le fond du bassin, dont l’eau n’est pas assez profonde, et se déplace les vertèbres. On lui annonce qu’il restera probablement paralysé à vie, il retrouve peu à peu l’usage de ses jambes après une année de rééducation. Il est maintenant devenu ce grand type (1m94!) aux yeux très clairs (magnifiques!) qui fait du slam. Je l’écoute depuis quelques années, j’aime le ton monocorde de sa voix grave. Le slameur français Gand Corps Malade est très connu maintenant à travers le monde francophone. Ses paroles sont pleines d’émotion, pleine de tendresse. Ses chansons racontent la vie de tous les jours des jeunes des banlieues, il est né en Seine St Denis, c’est dire si c’est du vécu !

« Patients » est le premier livre de Grand Corps Malade. Avec la plume poétique, drôle et incisive qu’on lui connaît, il livre le récit de son année de convalescence dans un centre de rééducation pour handicapés lourds. Il nous fait entrer dans ce monde méconnu qu’il découvre alors : l’immobilité totale, les soins quotidiens, les médecins et les infirmiers dont on est entièrement dépendant. Des histoires personnelles, émouvantes, parfois drôles, toujours instructives des autres patients qu’il côtoie. Avec ses camarades de chambrée, handicapés tout comme lui, il vit, le temps de cette renaissance en rééducation, des péripéties truculentes et cocasses, entre les rires et les larmes, il raconte avec humour et beaucoup de générosité. « Patients » est une leçon de vie, et d’optimisme. Il porte un regard rarement décrit sur le handicap, où l’humour et la dérision sont des alliés, il donne en même temps une bonne claque aux idées reçues.

Editions Don Guichotte

 

 

Son livre est aussi un formidable hommage au personnel hospitalier. Il sait la chance qui est la sienne d’avoir réussi ce qui semblait impossible. Ses compagnons d’infortune sont à jamais dans son cœur. Il nous rappelle que personne n’est à l’abri. Après « Intouchables », espérons que son témoignage  fasse évoluer les mentalités vis à vis du handicap. L’espoir fait vivre.

 

 

 

 

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