Ariane, est aujourd’hui âgée de 54 ans. Elle a présenté un diabète de type 1 à l’âge de 6 ans. Trente ans plus tard, malheureusement, elle doit commencer l’hémodialyse, ce qu’elle fait dans le centre de dialyse du CHUV à Lausanne de 1997 à 2000.
Elle bénéficie d’une première greffe rénale combinée « rein-pancréas » en août 2000 aux Hôpitaux Universitaires de Genève (HUG). Le greffon pancréatique est toujours fonctionnel, mais malheureusement, en 2004, elle perd le greffon rénal à cause d’un rejet vasculaire et doit reprendre l’hémodialyse aux HUG.
La patiente se prend très bien en charge et gère bien sa pathologie, soutenue par Daniel, son mari, qui décide d’offrir un rein à son épouse. Cela ne peut pas se faire très vite car Ariane est hyperimmunisée (trop d’anticorps) à cause de sa première greffe. Elle doit être désensibilisée avec un traitement de plusieurs mois avant de recevoir sa seconde greffe pour éviter le rejet.
En attendant l’hémodialyse doit continuer. Ariane et son mari vivent dans une jolie maison dans la campagne, loin des centres de dialyse. Les transports 3 fois par semaine pour aller en dialyse sont très longs. Il y a beaucoup de circulation sur la route et la qualité de vie d’Ariane et de son mari tourne vite au cauchemar à cause du temps perdu en voiture. Le Professeur Pierre-Yves Martin leur propose l’hémodialyse à domicile.
Les démarches sont lancées en 2005. L’installation du matériel et les aménagements nécessaires à la maison sont effectués.
Ariane et son mari entreprennent la formation (voir description de cet enseignement dans l’article précédent). Deux infirmières référentes se chargent de cet enseignement.
L’hémodialyse à domicile a pu se faire en toute sécurité pendant une année et 4 mois. Son mari est extrêmement rigoureux, il devient vite très compétent pour dialyser son épouse à la maison. Son attitude est admirable, il a mis sa carrière professionnelle entre parenthèses et en mars 2007, la transplantation a pu se faire aux HUG avec succès, Daniel donne un rein à Ariane.
A ce jour Ariane, a une bonne qualité de vie sans dialyse. Elle fait de la marche et du vélo. Elle est très stricte quant au suivi de sa transplantation, très bonne observatrice de son traitement. Elle ne rate jamais un rendez-vous chez son néphrologue, et fait tous les examens qu’il lui ordonne.
Son mari a repris une activité professionnelle après le don dès qu’il a pu.
La belle histoire de ce couple est magnifique, voire romanesque. Un jour, j’ai entendu une infirmière leur dire : « votre expérience est tellement extraordinaire que vous devriez écrire un livre ! »